Aliments ultra-transformés et Santé : les conclusions de l’Anses
Aliments ultra-transformés et Santé : L’Anses vient de publier son avis – très attendu – sur les aliments dits ultra transformés. Dans ce rapport, intitulé « mieux comprendre leurs effets potentiels sur la santé », l’Anses a examiné les classifications existantes et les liens potentiels entre aliments ultra-transformés et santé.
L’agence de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail souligne qu’aucune définition consensuelle des aliments ultra-transformés n’existe à ce jour. Elle s’appuie néanmoins sur la classification Nova et évoque un lien possible entre consommation d’aliments ultra-transformés et un risque plus élevé de développer certaines maladies chroniques, tout en reconnaissant que le poids des preuves reste faible.
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Aliments ultra-transformés et conséquences sanitaires
Par manque d’une « définition consensuelle » du concept d’aliments ultra-transformés, l’ANSES explique avoir choisi d’utiliser le cadre de la classification Nova au sein de la communauté scientifique.
Pour mener une analyse la plus complète possible, elle a donc décidé de mener « une revue systématique des études scientifiques publiées sur ce sujet ». Au terme de ses recherches, l’Anses a formulé quelques conclusions, bien que le « poids des preuves » reste « faible ».
L’agence conclut qu’une personne ayant une consommation plus élevée de produits ultra-transformés est donc « associée à un risque plus élevé de mortalité et de maladies chroniques comme le diabète de type 2, le surpoids, l’obésité, les maladies cardioneurovasculaires, le cancer du sein et le cancer colorectal ».
Aliments ultra-transformés : un concept qui reste encore à étayer scientifiquement
Sur ce sujet de l’ultra-transformation, les chercheurs utilisent une classification (NOVA), qui date de 2009 et a été mise au point par l’épidémiologiste brésilien Carlos A. Monteiro et son équipe de l’Université de São Paulo. Toutefois, cette classification ne fait pas l’unanimité, et des scientifiques experts du domaine ne parviennent pas à classer les produits de façon homogène, notamment en raison du manque de clarté des critères, qui mènent à des corrélations ne pouvant objectivement être considérées comme des certitudes. C’est ce qu’illustre, par exemple, la critique scientifique de FoodDrinkEurope publiée en février 2024, qui se base sur 40 études indépendantes et met notamment en garde contre les conséquences potentiellement dommageables de l’adoption de telles classifications dans la politique nutritionnelle et l’innovation alimentaire (FoodDrinkEurope, Scientific critique of ‘ultra-processed foods’ (UPFs) classifications, février 2024).
L’ultra-transformation est un sujet sensible qui ne peut être traité à l’emporte-pièce. C’est néanmoins une question qui est explorée par la recherche scientifique, avec prudence dans l’usage des termes employés lors des restitutions. De nombreuses études tendent à montrer l’effet délétère des produits ultra-transformés sur la santé. Il y a donc urgence à poursuivre les études sur le sujet, sur la base d’une définition claire et acceptée par toutes les parties prenantes de l’ultra-transformation.
Dans ce contexte, notre rôle en tant qu’agence de conseils est d’accompagner les industriels à l’étape d’innovation pour aller vers moins d’ultra-transformation, mais aussi à l’étape de la communication. Les enjeux de pédagogie auprès des consommateurs sur le sujet sont énormes. Aussi, il est essentiel de mettre en regard la transformation des produits avec nos modes de vie : nous souhaitons des produits qui ont du goût, qui sont nomades, qui durent dans le temps mais, aussi, dotés de moins d’additifs, moins de process et d’une liste d’ingrédients la plus courte possible.
C’est là, également, qu’intervient la notion de bon sens pour remettre notre alimentation dans le bon sens : d’une manière plus générale, nous sommes attachés au fait de rappeler que l’alimentation est à mettre dans son contexte global, et que l’exclusion d’une catégorie d’aliment, quelle qu’elle soit, n’a pas de sens dans le cadre d’une alimentation équilibrée.